Momon Maguy Chayne Sporting-Club Salonais Rugby Salon

Accueil
Vierge
Vierge
Vierge
Vierge
Vierge
Vierge
Vierge
Vierge
Vierge
Vierge
Vierge
Vierge
Vierge
Vierge
Vierge
Vierge
Vierge
Vierge
Vierge
Vierge
Galerie
Galerie
Galerie
Galerie
Blogue


Vierge
Vierge
Vierge
Vierge
Vierge
Vierge
Vierge
Vierge
Vierge
Vierge
Vierge
Vierge
Vierge
Vierge
Vierge
Vierge
Vierge

Momon et Maguy    Si loin, si proches

  

2 octobre 1993


    Mais en plus, 36, ça a été autre chose : Mon toton Jo, si beau, si adorable, qui s’amusait tant avec moi, qui savait si bien jouer de la mandoline et du banjo, mon tonton était malade. Marié depuis trois ans avec Mimi, qui était ouvrière chez maman, ils étaient venus habiter Salon, où lui travaillait avec tonton Jean aux  « Entrepreneurs réunis», leur petite fille, Renée était née en 34 et en 36, tonton était revenu à Lambesc chez grand-père, l’air de Berthoire serait meilleur pour lui que celui de Salon. Tous les jours maman, bien que grosse de Loulou, montait le voir et je voyais bien sans comprendre qu’il y avait quelque chose de grave autour de nous. Tonton était de plus en plus pâle dans son lit. Le 16 Javier, Loulou est né, en Mai, j’ai fait ma communion, triste, très triste, personne n’est venu, sauf mes grands-parents Turc,  et pas même moi, puisqu’à peine toute en blanc, robe, voile, etc, je me suis retrouvée dans les pommes, et j’ai fait ma communion toute seule, le lendemain, au début de la messe d’Action de Grâce.  Mais huit jours après, mon tonton, qui m’avait offert mes gants en dentelle blanche la semaine avant, en me disant de faire une prière pour lui, mon toton Jo est mort à 29 ans, en laissant une veuve de 22 ans et un bébé d’un an. Le chagrin est entré dans la maison, maman avait perdu ce frère qu’elle adorait tant, qu’elle avait élevé, puisqu’il n’avait que sept ans à la mort de grand-mère Marguerite, et qui était si proche d’elle. D’ailleurs, c’est de ce jour-là que tous les soirs, on est allé toutes les deux au cimetière, elle ne s’est jamais consolée de la mort de Jo, comme elle disait. Je puis vous l’assurer, on dit que le temps efface bien des choses, c’est faux, je pleure ce matin en pensant à tout ça, et je ne peux pas ne pas y penser très souvent à ce tonton qui riait, qui chantait, qui jouait si bien de la musique, qui aimait la chasse, la colline, la vie, et qui, toute ma vie, n’aura que 29 ans.



  

 La mort de l'oncle Joseph

 

Puis 1938 est arrivé, et notre départ pour le quartier de la Gare, ce qui a changé bien des choses. J’avais treize ans, j’ai fait la rentrée des classes et à Noël, j’ai décidé de coudre avec maman, il y avait bien longtemps déjà que je tricotais des pulls, à ma sœur, à mon frère ou à moi, et retourner à l’école au cours supérieur, devant une maitresse Mme Carbonnel qui arrivait saoule comme une grive la matin (du moins c’est ce que je croyais), qui donnait une rédaction à faire et s’endormait sur son bureau jusqu’à 11h et demi, très peu pour moi. Maman avait deux ouvrières, j’allais faire la troisième, et bientôt, autour de son établi, on a été quatre : maman, Marcelle, la marinière, Ginette et moi. Papa avait fabriqué pour nous un superbe établi, et tout le jour, on écoutait la radio en tirant l’aiguille. J’ai vite connu tout le répertoire, la Comédie-Française, tout l’opéra français, et toutes les chansons, de Lys Gauty à Marie Dubas, en passant par Reda Caire, mon idole, Jean Tranchant et tant d’autres. J’entendais deux fois une chanson et je la savais par cœur, au grand bonheur de Ginette qui me disait : » Mag, chante un peu en cousant, l’après-midi sera plus court » et tout le répertoire y passait, elles se régalaient et moi aussi, jusqu’à six heures du soir où tout le monde partait. Maman finissait pendant un moment, moi, je balayais les « pataillons », je ramassais les épingles avec le gros aimant magique. Il fallait que lorsque papa arrivait, tout soit rangé mais il ne rentrait pas très tôt, les enfants avaient fait leurs devoirs, mon frère Loulou jouait souvent dehors avec Guy Serre (et oui, l’actuel maire-adjoint de Lambesc), Nanot avec sa sœur Huguette, aujourd’hui Mme Simi et moi, le soir…

  

Joseph Pianezzi

Le frère de Léa

Mimi Pianezzi

Sa femme

A partir de ce mois de Mai 36, j’ai vu maman, pendant au moins deux ans, toujours vêtue de noir, c’était un temps où l’on portait le deuil. Mais maman avait surtout le deuil dans son cœur, et ensuite, j’ai toujours vu la photo de tonton Jo dans sa maison. Pendant ce temps-là, papa, tout en partageant le chagrin de maman je crois, faisait de la politique : L’Internationale fusait pas routes les fenêtres, au grand dam de maman. Ils sortaient souvent tous les deux le samedi soir, ils se réunissaient entre couples amis. Nous les enfants, les grands surveillaient les petits à une table tandis que les parents (Michel le coiffeur, Primpier le négociant en bois et charbons, Liotier le garagiste, et mes parents) mangeaient, chantaient, dansaient tard dans la soirée. Il y avait un phonographe « La Voix de son Maître » avec un grand pavillon, où les disques tournaient sous une aiguille qui sautait un peu, mais où les gloires de ce temps-là faisaient flores. Mais il me semble qu’ils dansaient beaucoup, ça a dû être de belles années pour eux. 

  

La photo de Joseph que nous avons toujours vue