Momon Maguy Chayne Sporting-Club Salonais Rugby Salon

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Momon et Maguy    Si loin, si proches

Les années noires

          C’est après ça que notre vie a basculé : papa ne pouvait plus travailler avec son père, qui avait vendu son commerce de mazout à Mr Royère, et il est rentré chez celui-ci comme chauffeur, comptable, homme de confiance. Il prenait très mal ce changement, et pourtant, pour la première fois de sa vie, il touchait un vrai salaire. Je le vois encore, un soir, dans notre cuisine, faire voler les billets de 10.000AF sur nos têtes, heureux comme un roi, et nous, le couvrant de bises. Mais ce bonheur n’était qu’éphémère, car il rêvait de travailler pour lui. C’est ce qu’il a fait, d’abord avec des voyages sur Paris (comme chauffeur routier)

Mais la maladie est arrivée pour moi, grave opération, un an de maladie, de rayons, de rires forcés pour vous quand même, malgré tout ce que je passais, physiquement et moralement, aussi : A quarante-quatre ans, ne plus être une femme, c’est dur à assumer. Papa a été parfait, alors qu’il aurait pu, et dû peut-être, refaire sa vie, je ne l’oublie jamais. Lalie n’avait que quatre ans, Annie rentrait en Taupe, Colette sortait de trois ans de jalousie qui m’avaient tenue levée toutes les nuits, elle n’acceptait pas sa petite sœur, ça a été des années très dures. Mais tout est rentré dans l’ordre lorsqu’il a fallu qu’elle s’occupe de Magali. Ce fut le premier miracle de Paul : « Qu’elle soit responsable de sa sœur et tu verras que ça ira tout seul ». Avec Chitour, un chirurgien algérien, ils avaient tout compris, alors que Poher et Berlia (deux docteurs) eux, n’avaient rien compris et la droguaient plus qu’il ne fallait. Plus de remèdes, mais de la tendresse et de la responsabilité, c’était tout. Donc, ce mal qui m’était tombé dessus était peu de choses à côté de la santé de ma petite.

          Les jours, les mois, les années ont passé. Premier départ, Annie s’est mariée en 1972, Lina est née en 75, Nicole s’est mariée en 76, Colette en 79, puis les petits-enfants sont arrivés : Lina, je l’ai dit, Emilie, Olivier, Sylvain, Mathieu, Julien, Laurianne. Magali, elle, a fait un faux-départ, mariée en 83, divorcée en 89, elle nous a ramené Benjamin et Léa, que nous avons eus le plus souvent à la maison. Même si mes filles sont adorables ainsi que leurs maris, je me sens très proche de mes petits-enfants, je revis un peu près d’eux ce rôle de maman qui m’a occupée et ravie tant d’années. En 45 ans de mariage, toutes mes joies, toutes mes fiertés, tous mes bonheurs sont venus de mes enfants.

  

Raymond, de son côté, poursuivant ses rêves, s’achète un camion, un gros tracteur et commence à partir toutes les semaines pour l’Italie, voyages de carrelage, de marbre, enfin du transport. Mais grève des douaniers italiens, traites qui tombent, papa qui roule et moi qui survis pour que les enfants passent une vie normale et ne se doutent pas de cette situation où tout se dégradait. Et puis un jour, le directeur de la banque est venu à la maison, me dire que les dettes étaient trop lourdes et qu’il ne couvrait plus le travail de papa. J’ai passé là de mauvais moments, huissier, lettres recommandées et papa qui ne voulait pas comprendre ou faisait semblant. Mais c’est comme ça, toute ma vie de femme a été comme ça, tricher pour vous et faire comme si.


  

Momon dans son camion

Momon et maguy en 72
Mariage d'Annie & Jean-Claude

Les filles ont bien grandi....
 

Léa & Emmeline