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Momon et Maguy    Si loin, si proches

L'année 55: Nicole et Louis

1er Février 1995                

    Du temps a passé et j’ai délaissé mes «mémoires» pour mon petit cahier, c’est plus facile puisque j’y relate notre vie d’aujourd’hui. Mais il faut revenir en arrière, et j’ai l’impression de ne rien avoir à vous dire de plus, tout dans ma tête est de ma vie d’avant.  Pourtant, quelle joie à chacune des naissances de mes filles. Après le chalet chez tata Coye, nous avons déménagé boulevard David, la maison que vous avez connue, et où sont nées d’abord Nicole, avant Colette et Magali.

Nicole est née le 15 Août 1955, un superbe bébé de quatre kilos, une naissance qui s’est passée dans les rires : La sage-femme, Mme Aberer, qui a dû accoucher les trois-quarts de Salon, ne voulait pas que je la dérange un 15 Août. Elle est passée le matin : « Attend demain, aujourd’hui, je suis à Grans chez ma cousine, fous-moi la paix ! ». A midi, je sentais que ce n’était pas loin, et à une heure, Momon est allée la chercher à Grans « Ce sera pour quatre heures », et on s’est mis à faire des belotes sous le saule, elle nous racontait des blagues !

Mais pour la première fois, maman n’était pas là, Louis était malade, malade de la mort de papa, malade de n’être élevé que par des femmes, malade, mais nous l’ignorions, d’avoir été forcé par un vieux salaud, dans un urinoir à Salon, de faire des choses qu’il n’acceptait pas. Berlia (notre docteur), à qui il s’était confié, le soignait aux hormones, ce qui lui procurait des crises d’urée qui, petit à petit, lui faisaient perdre la tête, jusqu’à un coma, d’où il s’est réveillé à Monperrin (asile psychiatrique à Aix).

Je n’oublierai jamais ma première visite autorisée, huit jours après son admission, lui tout petit dans un lit de fer, dans une grande chambrée où ils étaient peut-être quinze ou vingt, des fondus qui grimaçaient, qui criaient : Mon petit frère de dix-sept ans, de grosses larmes dans les yeux, disant à maman : »Pourquoi je suis ici ? Pourquoi tu m’as fait ça ? », je vivrais mille ans que je n’oublierai jamais. Quinze jours avant Noël, il était venu à la maison à Salon, offrir à Annie le cadeau qu’elle lui avait demandé «  Tonton Lou, je veux un piano à ton papa Noël » et il le lui avait apporté avant les fêtes, mon Annie était toute heureuse, et Louis qui m’avait dit : « Je ne serai peut-être pas là à Noël » Qu’est-ce qu’il avait dans la tête ? Mais finalement, il s’est sorti de tout ça, c’est le Professeur Bellet, un grand ponte, qui a mis maman devant le fait accompli : « laissez-le vivre comme il veut, acceptez son état, il a lutté seul pendant trois ans, maintenant, il faut qu’il vive », ce qu’elle n’a pas très bien pris.






  

          Notre vie ne changeait guère, pas de spectacles, pas de voyages, si ce n’est à Lambesc et une ou deux fois par an aux Arcs, chez Robert et Pierrette, qui eux aussi avaient augmenté leur famille au fil des années, trois fils. Mais on était heureux.

A la naissance de Nicole, avec ma prime de grossesse, j’ai acheté notre première machine à laver, une Conor (comme le tennisman, mais sans s !), avec essorage au rouleau à la manivelle, mais pour moi, c’était le grand luxe, les bleus de Momon, si noirs de charbon et que je n’arrivais pas à « ravoir » se lavaient tous seuls, un coup de fer et tout était net, je pouvais coudre pour mes filles, mais aussi pour des magasins de confection. Ce n’était pas le Pérou, mais peu que peu, on y arrivait, on était bien, en pleine campagne.

Annie écrivait déjà beaucoup, je me souviens, son premier Noël à la maison, elle avait trois ans, elle voulait une ferme, une poupée et des oiseaux. Momon avait mis sous le sapin, dans une cage, un couple de perruches bleues qui par la suite, criaient plus fort que nous et qu’il fallait couvrir d’un torchon pour pouvoir parler. Elle avait eu sa ferme, sa poupée, et chez pépé Raoul et mamie Lolo une belle auto rouge à pédales, où elle n’a jamais voulu s’assoir, elle en avait une peur bleue ! Il y avait eu aussi le piano rose de Louis, des livres, des souliers, avec robe et manteau de mamie Léa, Estelle et Nanot aussi l’avait beaucoup gâtée, et ces merveilleux Noël ont continué pendant des années, et durent encore.

 

  

Naissance de Nicole

Louis et ses grands-pères

Baptème de Nicole

Léa et ses trois petites-filles en 57

Annie, Françoise et Nicole