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Momon et Maguy    Si loin, si proches

  

Certificat d'études

          Pendant l’année scolaire suivante, j’ai eu comme maître, c’est ainsi que nous appelions avec respect nos instituteurs, Mr Sauvaire, un de ceux que j’ai le plus aimé et apprécié, il possédait toutes les qualités d’un enseignant laïque et républicain, d’une honnêteté exemplaire. Continuant mon petit bonhomme de chemin, j’arrivais en 1935/1936 dans la classe de Mr Girard, qui avait la réputation d’être très sévère, alors qu’en réalité, il ne faisait qu’imposer à quarante garnements le respect de la discipline scolaire. Mais pour moi, c’était une joie d’apprendre avec lui, et, bien que n’étant pas un super génie, je tenais une très bonne moyenne.

A partir de l’année scolaire 1936/1937, j’accédais aux grandes classes de l’école primaire, chez Mr Frégier. C’était un instituteur digne de ceux qu’a décrit Pagnol, dans les lignes qu’il a consacrées à son père. Il fallait voir et entendre Mr Frégier, militant socialiste, grand discoureur de politique, commenter les articles du petit Provençal à voix haute, en prenant ses collègues à témoin. C’étaient des hommes entiers, bien souvent anciens combattants de la guerre 14/18, pétris de qualité pédagogiques, et qui avaient à cœur de faire de nous des hommes à leur image. Sans être un foudre de guerre, j’apprenais assez bien, et je me maintenais aux premières places.

            Aussi, je me retrouvais à la rentrée 1937 dans la classe du certificat d’études, qui était détachée au Portail Coucou, dans un bâtiment vétuste, mais où par bonheur se trouvait une grande place où nous pouvions jouer au ballon et à tous les jeux de notre âge, ce qui  était impossible dans la cour du Boulevard David. Notre maître était un jeune instituteur Mr Coulomb, qui nous épatait car il savait jouer du banjo et de la mandoline, avec lesquels il nous accompagnait dans les leçons de chant. Tout cela ne nous empêchait pas de travailler ferme à la préparation du certificat d’études primaires, qui, pour beaucoup, était le couronnement de la carrière scolaire. Ce sacré certif, c’était du sérieux, car, avec lui en poche, on trouvait plus facilement un emploi que sans. Cela ajoutait de la considération et on se faisait entre soi des réflexions du genre : « Tu vois, un tel, il rentre à la Poste, lui, parce qu’il a son certif ». Après avoir bien bossé toute l’année, je me présentais moi aussi à ces sacrés épreuves.  Je fus reçu sans mention, car il y avait une échelle de valeurs, même pour ce p… d’examen. Sans mention, c’était moi, mention assez bien, bien ou très bien, c’étaient les autres.

Mais enfin, bon, je l’avais je pouvais passer des vacances tranquilles, merci Mr Coulomb ! Ce furent des vacances merveilleuses, dans les Pyrénées, où je fis les vendanges à Villemolaque, pays de Mr et Mme Bruzy, les amis catalans de mes parents.



  

Mais à propos de cette année scolaire au Portail Coucou, bien des souvenirs me reviennent en mémoire, et celui-là en particulier: mes parents travaillaient tous les deux, je restais à l’étude du soir et j’emportais donc mon goûter à l’école, un morceau de pain et une barre de chocolat. Et en plus, on me donnait une piécette de 10 sous, soit 50 centimes, ce qui, aujourd’hui n’a plus aucune valeur et ne mériterait même pas le geste de la ramasser au sol.  Avec ces 10 sous, je devais m’acheter mon dessert, soit une banane, soit une orange. Mais voilà, en arrivant devant la petite épicerie de la rue des Moulins, je me privais volontairement de dessert pour acheter quelques bonbons ou sucreries. Ce pouvait être de la biberine (une poudre sucrée dans un genre de paille), ou un tube de coco, ce qui n’avait rien d’une drogue, ou un rouleau de réglisse noir avec son bonbon rose au milieu. Je me régalais, car en plus, j’étais heureux d’avoir «couillonné» mes parents qui ne se doutaient de rien, ou bien faisaient semblant !

  

Momon et Laure

en vacances

Congés payés...