Momon Maguy Chayne Sporting-Club Salonais Rugby Salon

Accueil
Vierge
Vierge
Vierge
Vierge
Vierge
Vierge
Vierge
Vierge
Vierge
Vierge
Vierge
Vierge
Vierge
Vierge
Vierge
Vierge
Vierge
Vierge
Vierge
Vierge
Galerie
Galerie
Galerie
Galerie
Blogue


Vierge
Vierge

Momon et Maguy    Si loin, si proches

          Toujours à la suite, la bijouterie des demoiselles Lyon étalait ses richesses dans leurs vitrines, une grande centrale et de chaque côté, on accrochait des placards avec dedans des trésors que nous convoitions de nos yeux d’enfant : Ces demoiselles que je revois avec respect étaient très Vieille France, chemisier de dentelle fermé au cou et aux poignets, jupe noire longue, coiffure en chignon. Elles représentaient une image de riches personnes pour mes yeux de fils d’ouvriers. Ce magasin  sera vendu plus tard et deviendra la bijouterie Faugères du nom de son nouveau propriétaire.


          Après venait une maison bourgeoise, la seule du cours Gimon où il n’y avait pas de magasin, c’était une officine d’huissier Maitre Gauthier, dont la femme blonde et très belle avait un neveu Henri qui se joignait à nos jeux pendant les vacances. Puis, venait la première épicerie on l’appelait « chez le chinois » car la famille Warkins était de type asiatique mais on ne savait pas s’ils étaient chinois, cambodgiens, laotiens pour nous, c’étaient les chinois et c’était marre ! Le père assez gros, joufflu, la mère souriante et pleine de prévenance, le fils Charlie, plus jeune que nous donc pas intéressant, et Irma : Alors là, Irma, pas la Douce mais presque, elle ne m’intéressait pas étant jeune car c’était une fille emmerdante comme cent mille punaises, mais plus tard, devenue jeune fille, elle m’intéressa davantage. Devinez pourquoi ??


          Après les Chinois, les Ritals, côte à côte dans leur épicerie respective, sans se parler, Dieu garde ! Ils s’appelaient Spadoni, le père toujours en vélo, grelot au guidon, bombonne de vin sur le porte-bagage avant, la fille Victoria qui s’occupait du magasin avec sa mère, une grosse Nonna piémontaise que je n’aimais pas beaucoup car je ne comprenais pas du tout ce qu’elle disait. Plus tard, demoiselle sur le retour, Victoria se maria avec un vieux garçon, Oswald Bandecchi, qui devint mon ami et le resta jusqu’à ce que son magasin soit vendu et eux retirés à Marseille avec leur fille Jacqueline.


  

 le Cours Gimon des années 30

            Dans ma pensée, tout en courant, je repasse devant la boucherie Gilles, Henri, sa femme Gilette et leur fils Hubert, ensuite le bar Français de Mme Philippon, cet estaminet disparaitra avec l’agrandissement de « La Cité Ouvrière » qui cessera d’être un magasin vendant des bleus de travail pour ouvriers pour devenir un établissement de luxe surnommé Bayard, appartenant à la famille Chapel, fils et petits-fils des propriétaires de l’ancienne « Cité Ouvrière ». J’ai omis dans ma description le bar de l’Hôtel de Ville, situé entre la boucherie Gilles et le bar Français. Y officiaient Armide, son mari Mario et leur fils Louis qui chantait d’une jolie voix les chansons de Tino Rossi dans les revues de la Rampe Salonaise. Il y avait aussi le grand-père, toujours assis, soit à la terrasse, soit dans le bar, et dont le père Capeau, le merlan du coin, disait que son nom et son prénom Guiseppe Mammini signifiaient fainéant en italien, car on ne l’avait jamais vu travailler.

  

          Suivant ce coiffeur qui deviendra plus tard Mr Yong lequel a toujours opéré dans cette boutique jusqu’à ces dernières années, se trouvait le bijouterie-horlogerie des frères Mauran, Paul et Marius. Paul et sa femme, qui était surnommée Poupon, allez savoir pourquoi, étaient les parents de Roger et Henri, qui furent mes compagnons de jeux et que je revois avec plaisir quelques 60 ans après. Compagnon de jeux aussi Emile Cartier dont les parents avaient la réputation d’être de très bons tailleurs et qui habitait après Mauran : Milou, comme on l’appelait avait une sœur plus âgée, Hélène, très gentille avec nous, mais très autoritaire, car elle était cheftaine chez les Eclaireuses ; elle deviendra plus tard l’épouse de Roger Borel, chef des Eclaireurs. Vous voyez toute la clarté qu’il y avait à l’époque à Salon avec tous ces éclaireurs !!

Venait ensuite un magasin mais la mémoire me manque pour signaler l’activité il y en a eu plusieurs, la seule dont je me souvienne fut celle d’un magasin de fleurs ouvert à l’enseigne de Nicette, et qui était le sujet de conversation des pipelettes du quartier, car la personne qui s’en occupait était une jeune et jolie demoiselle avec le costume de Nissarte. Ce qu’elle faisait, je l’ignore, cela passait bien au-dessus de nos casquettes et n’empêchait pas de gambader, ni ne troublait nos jeux, cela serait pour plus tard.

  

          Toujours descendant le côté gauche du Cours Gimon, en direction de la place Gambetta, se trouvait le petit magasin « Au Bon Café » du père Seuil et de sa femme, une minuscule petite vieille qui réveillait tout le quartier avec l’odeur chaude et forte du café qui grillait. Je n’ai, si mes souvenirs sont exacts, jamais mis les pieds dans ce magasin, car les propriétaires étaient des bigots, chose qui, pour ma grand-mère, n’était pas pensable, car elle n’allait jamais à la messe. J’ai, par la suite, fait la connaissance de la petite-fille de ces bigots, Mireille, une jolie fille très gentille qui deviendra plus tard pharmacienne à La Fare les Oliviers, et plus tard encore, j’ai connu leur fils et leur belle-fille, lui démarcheur, elle mécanographe à la Société générale, banque à laquelle j’appartiendrai plus tard comme employé. Je les ai trouvés gentils et agréables, pas du tout comme me l’avait appris Manainne.

Ensuite venait le magasin d’un coiffeur dont je ne me souviens plus le nom et dont la femme et les nombreuses filles avaient un air maladif que ma grand-mère traduisait ainsi : » Semblo què bevoun pas dé bon aïguo ».

Bien avant Momon

Le Comptoir Salonais est certainement l'ancêtre de la Cité Ouvrière