Momon Maguy Chayne Sporting-Club Salonais Rugby Salon

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Momon et Maguy    Si loin, si proches

  

Vers une autre vie

Donc, la vie continua, je bossais toujours à la Générale, j’étais pour l’époque pas mal payé et le boulot n’était pas trop stressant, je prévoyais de monter en grade en prenant des cours. La suite s’annonçait bien, quand mon père eut la malencontreuse idée de travailler à son compte, car il avait eu des déboires avec son employeur pendant l’occupation, et de ce fait, il ne voulait plus être sous les ordres d’un patron. Il voulait s’établir, chose facile quand tu as de l’argent, mais si tu n’en as pas, la chose est plus difficile. Mon grand-père Jeannet ayant eu la malheureuse idée de mourir en 44, mes parents avaient tiré, ainsi que mes oncles et tantes, quelques subsides du partage de son héritage. Cela suffit pour louer un local, acheter une scie et un voyage de bois, une dizaine de caisses pour les livraisons, et fouette cocher, le voilà devenu « Chayne Raoul, Marchand de Bois ». Et cela a marché rapidement, l’affaire a progressé et son frère Georges vint travailler avec lui. Il acheta d’abord un charreton, puis un camion hippomobile et un cheval, car avant, pendant quelques mois, c’était un transporteur qui lui faisait ses livraisons. Il avait débuté tout cela, je crois me souvenir, fin 45, travaillant dur pour arriver car, mon père n’avait pas que des qualités, mais il avait celle d’être un travailleur infatigable, capable de foncer d’abord et de réfléchir ensuite, c’était son cvaractère, pas toujours facile, mais bon, c’était comme ça.


          Mais toi, qu’est-ce que tu faisais pendant ce temps, me direz-vous ? Moi, j’étais toujours à la banque, employé du portefeuille avec un salaire de 4800 anciens francs par mois environ. Mais je pensais n’être plus à ma place pendant que mes parents se levaient l’âme dans leur commerce. Cependant, la consigne était de rester là en attendant de voir si leur affaire prospérait. En effet, elle prospéra, et le 7 juillet 1946, je quittai la Société Générale, heureux et le sourire aux lèvres.


          J’ai toujours pensé et admis qu’il ne faut rien regretter des actes que l’on a commis dans sa vie, même si cela n’a pas donné entière satisfaction, pourvu que l’intention ait été honnête. Mais là, je m’aperçus, au bout d’une petite dizaine d’années, que j’avais fait ce jour-là une grosse, grosse connerie. Au fil du temps, il y en aura d’autres, mais pas aussi importantes que celle-là.


  

Avec son oncle Georges


Momon au charbon

La fin que papa a donné à l’histoire…


          Nous sommes aujourd’hui le 8 février 1999, j’ai laissé passer de nombreux mois sans ouvrir ce recueil, faute d’envie d’écrire, le moral ne suivait pas, j’étais patraque, à la suite de trois opérations importantes. Mais aujourd’hui, ça va mieux et je rouvre ce cahier, je vais essayer de renouer avec mes souvenirs.


          Les amours d’abord, bien sûr : Je jouais toujours au rugby et le président du Sporting, Jean Pelen, qui était agréable à tous points de vue, vint un jour nous trouver au cours d’un apéritif au siège de l’équipe. Il nous demanda de bien vouloir nous occuper de ses filles un moment, ce que nous, les jeunes de l’équipe, fîmes bien volontiers. Effectivement, elles étaient jeunes, charmantes et très sympathiques. Il y avait là Estelle, la fille du président, qui se rapprocha très vite de Mimi Phélès, Jeannette, sa jeune nièce, qui avait déjà son cicérone, et enfin Maguy, l’ainée de ses deux nièces, que je trouvais charmante et fort à mon goût. Au fur et à mesure que le temps passait, j’éprouvais pour elle, non plus de l’amitié mais de l’amour, et cela continue cinquante ans après.

Son oncle m’ayant fait quelques confidences sur elle, j’appris qu’elle avait eu bien des malheurs, son père et son fiancé ayant été fusillés par les Allemands à la libération, cela me conforta dans mon amour pour elle, si bien qu’après quelques temps, l’on se maria, le 7 Janvier 1950.