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Départ du 3° bataillon de Tournoux pour Lyon  le 6 Juillet 1896


Souvenir des Alpes



                   Quelle joie n’était pas pour nous de quitter le triste pays des Alpes où l’on n’y voit que des montagnes aux crêtes blanches et des pics infranchissables, mais enfin, nous, petits fantassins, la jambe légère, agés tous de 22 à 24 ans, nous sommes partis le 2 Juillet de Tournoux, jour tant désiré pour tous et même par nos officiers.

Enfin, nous sommes partis à 3 heures du matin du baraquement de l’Ubaye pour aller à Vars; à 2 kilomètres de la caserne, on rencontre un petit village appelé Grisolle et un peu plus loin, Saint-Paul, chef-lieu de canton. Entre Grisolle et Saint Paul, nous nous sommes rencontré avec le 4° bataillon arrivant de Lyon. Dans la vallée de la Reysole, nous avons eu 5 minutes de pause pour pouvoir seulement toucher la cuiller à des pauvres copains qu’il y avait 2 ans que l’on s’était pas vu. On était en train de boire une goutte lorsque le coup de clairon se fait entendre; en somme sac au dos enfin nous voilà séparés.

Arrivés à Saint Paul, l’on remonte par un petit sentier faisant face au Nord et qui nous conduit au Mélézin, petit village à 4 kilometres de Saint Paul. A partir du Mélézin, l’on voit le col de Vars avec un petit troupeau de brebis gardé par un jeune homme. On lui demande si on était loin encore de Vars, il nous a répondu « Christou soun pas ». Enfin, malgré cela, nous sommes montés.

Arrivant au col de Vars, à quelques cent métres plus loin, on trouve une maison appelée Le Refuge de Napoléon 1er et l’on y fait la grande halte. Et ce n’était pas trop tôt, depuis trois heures du matin que l’on avait sac au dos, c’était 10 heures.

On repart à 11 heures; en descendant le col pour arriver à Vars, l’on a passé dans une grande forêt où il n’y avait que des sapins et des mélèzes. Une fois sorti de la forêt, nous avons vu Vars qui était presque au dessous de nous. Nous descendons et enfin, nous arrivons à Vars, petit village tout bas , des maisons couvertes de paille et on n’y cultive que du blé et de l’avoine. Le monde est très sauvage, et les femmes ou filles sont coiffés avec des bonnets ronds garnis de gances noires pliées et habillées anciennement.